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9. Interventions extérieures

VIOLENCES CONJUGALES
APEX : L'association est à l'écoute des Victimes de violences conjugales, des Auteurs et des Témoins de ces violences.




L'association dispose désormais d'une nouvelle adresse :

http://violences-conjugales.eu


Toutes nos informations se trouvent maintenant sur ce nouveau site.
























A la fin de l’année 2005 Pégase processus (St Brieuc) et Option (Montréal) ont organisé un congrès sur la question du traitement des violences conjugales. A cette occasion APEX a été sollicitée pour y faire une intervention.
Le texte ci-dessous est donc le contenu de cet exposé.

INTERVENTION SAINT MALO
OCTOBRE 2005
Jacques Lorieux secrétaire d’ APEX (Perpignan)


La question sur laquelle Clément GUEVREMONT m’a demandé de réfléchir à l’occasion de ces journées est : « Peut-on espérer mettre en place une structure d’accueil pour conjoints violents en France ? »

Evidemment si on en croit nos adages bien connus : " il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre " ou encore " tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir " la réponse à la question est forcément « oui ».
Cependant les maximes étant parfois trompeuses j’ai tenté d’élargir le propos.

On peut donc postuler :
D’une part, il semble que si on se place successivement des points de vue macro social et micro social les réponses peuvent être plus nuancées.
D’autre part quel que soit le niveau du débat auquel on se situe deux écueils sont récurrents : le financement des structures d’un côté, le manque de volonté des hommes (ils sont majoritaires dans la catégorie conjoints violents) à se considérer a priori comme responsables et donc à demander de l’aide aux autres.(1)
Enfin qu’au-delà des deux observations précédentes la question soit plutôt : comment se fait-il qu’il y ait si peu de structures d’accueil pour conjoints violents en France ?

Approche macro sociale :

Il s’agit ici d’aborder trois axes de réflexion (d’autres sont évidemment tout à fait possibles) à partir desquels on va pouvoir observer de sérieux freins à la mise en place de structures d’accueil pour conjoints violents.

1 - Les effets d’annonce

Dans le déroulement du discours officiel habituellement relativement monotone on observe de temps en temps des " pics " communicationnels. Ces effets d’annonce (comme on dirait effets de manche en parlant des avocats) s’adressent :
1. aux électeurs pour maintenir le sentiment que les élus (ou le gouvernement selon les cas) s’activent autour des problèmes de la population.
2. aux travailleurs et/ou usagers du secteur concerné afin d’entretenir en eux l’espoir qu’ils sont compris et qu’on va enfin leur donner les moyens d’exécuter leur mission ou de régler leurs difficultés.

L’effet d’annonce est une pratique discursive visant :
 A occuper le terrain du débat.
Mais surtout :
 D’une part à "faire faire" les choses, ainsi dans le domaine qui aujourd’hui nous concerne on a pu lire les dix mesures que madame Ameline préconisait lors de son mandat dans le précédent gouvernement (par exemple « il devra y avoir un accueil de jour pour les femmes victimes de violences dans chaque département ») sans pour autant que soient précisées les modalités pour y parvenir.
 D’autre part, via les transferts de compétence (entre autres), à organiser la pénurie monétaire et le manque de moyens qui obligent « à opérer des choix ».

Ces deux axes ont une fonction très précise, il s’agit de créer une concurrence (une mauvaise émulation)(2)entre les différents acteurs obligés (par une publicité valorisante) de faire " mousser " leurs actions dans le but de les pérenniser. De ce fait tout le monde participe au " mensonge "(3) selon lequel on arrive à faire les choses sans budget tout en caressant le paradoxal espoir d’en avoir un !

Dans la dernière plaquette à l’adresse des femmes ayant à subir des violences et pour les inciter à en parler le Ministère lance le slogan suivant :
« Agir c’est le dire,
Le dire c’est agir »

Par un glissement analogique qui m’est propre, je ne peux pas m’empêcher de voir dans cette formule une illustration de ce qui a été vu précédemment :
Pour les structures de base existantes très souvent "agir c’est le dire " , pour le Gouvernement et les Institutions officielles " le dire c’est agir ".

2 – Le statu quo

Pour mémoire je tenais à mentionner cet aspect là des choses mais n’y ayant pas réfléchi de manière assez approfondie c’est vraiment à titre indicatif que je l’évoque.
La résistance au changement, bien étudiée maintenant, est une caractéristique qui touche aussi bien les sociétés que les populations qui les composent.
J’ai repéré deux manières d’aborder ce maintien de l’état stationnaire :
1. La première, la difficulté à outrepasser un tabou(4). J’entends ici le mot tabou non pas dans le sens des interdits rituels mais dans celui d’une règle fondatrice qu’il est très délicat de remettre en cause sans encourir la réprobation générale. En effet la contestation du tabou est ressentie comme potentiellement destructrice de la société. Ainsi il est probablement délicat dans une société dominée par les hommes(5) de désigner le genre masculin comme l’auteur quasi unique des violence(6)
2. La seconde, que j’appelle triangulation homéostasique(7) est vaguement inspirée par la parabole du bon samaritain(8) et pourrait se schématiser ainsi :






Pour être socialement reconnue en tant que victime la conjointe a besoin de l’Etat sauveur.
L’Etat sauveur ne souhaite pas perdre le « beau rôle ».
Les deux ont intérêt à ce que le conjoint bourreau continue à apparaître en tant que tel.

La considération selon laquelle le conjoint bourreau pourrait être (ou avoir été) lui-même victime bouleverserait l’organisation des pôles du triangle ce qui n’est pas souhaité par au moins un des protagonistes.

Ce qui nous amène au paragraphe suivant.


3 – Le choix pénal


Ce paragraphe traite de la manière pénale dont les gouvernements successifs abordent (et aggravent aujourd’hui) de façon quasi univoque la question du traitement des conjoints violents.


Toutes les sociétés occidentales, pour ne parler que d’elles, sont de plus en plus traversées par des peurs, qu’il s’agisse d’angoisses individuelles ou de fantasmes collectifs. Ces peurs sont générées par les conditions de vie actuelles et l’accumulation des discours qui s’y rapportent(9).
En ce qui concerne la France on observe depuis plusieurs années maintenant, en réponse à l’augmentation des peurs, la montée du thème sécuritaire dans tous les milieux politiques. Il ne s’agit plus de l’apanage de l’extrême droite voire de la droite. Selon les deux sociologues (MOUHANNA et FENET) ce thème sécuritaire s’est traduit en France par ce qu’ils appellent « un populisme punitif » partagé par une grosse majorité de nos concitoyens et la quasi-totalité des politiques qui instrumentalisent la sécurité.
Les auteurs cependant n’y voient pas de " complot ". Il s’agirait simplement de répondre aux peurs par la mise en place d’un complexe sécuritaire punitif. Tout autre discours semble impossible et de toutes façons écarté. La question des violences entre conjoints, par son caractère délictueux aggravé, est prise dans la logique de ce dispositif.

Ce populisme punitif correspondrait, selon les deux auteurs, à un retour vers des valeurs simples dénuées de réflexion et de théories sur la société. Les experts vendent de la sécurité " clef en main " tout en tenant bien entendu des discours alarmistes.
L’intérêt d’un système de sanctions, de punitions c’est, par rapport à celui de la prévention, d’afficher immédiatement des chiffres(10)montrant bien combien on prend le problème à bras le corps … et pour peu que les résultats soient en augmentation par rapport à la période précédente cela ne fait que renforcer paradoxalement l’idée selon laquelle on avait bien raison d’avoir peur !

Après ce détour un peu généraliste pour en revenir à notre propos sur les violences entre conjoints, on notera qu’en France l’essentiel des mesures concerne une aggravation des sanctions envers les auteurs via le durcissement du code pénal ou celui de la famille.

Selon les deux sociologues le populisme punitif aurait pour caractéristique, je cite, « le refus du débat, de la controverse et de la compréhension de la logique des " autres " que sont les délinquants. »

En résumé de cette première partie on voit que loin de s’opposer les trois axes évoqués concourent à la même conséquence c'est-à-dire à ne pas favoriser l’émergence de lieux d’accueil spécifiques pour les conjoints violents.

Approche micro sociale :

Ce chapitre qui traite de l’existant va être évidemment plus court que le précédent.

Lorsqu’on va chercher sur internet, on trouve répertoriées, pour la France, entre 6 et 10 structures locales qui offrent un service d’aide aux conjoints violents. Les chiffres varient en fonction des abandons et des tentatives nouvelles.
Ce nombre de 6 à 10 indique à la fois que c’est possible mais que ce n’est pas aussi facile que cela.
Les structures qui parviennent à durer ont toutes d’autres activités qui financent en grande partie l’accueil des conjoints violents :
- centres d’hébergements (CHRS),
- activités de formation et / ou de conseil,
- cabinets thérapeutiques déjà existants.
L’utilisation de bénévoles pour animer les lieux d’accueil ne tient pas très longtemps et même les professionnels ne se bousculent pas pour intervenir dans ce secteur dont la reconnaissance de l’utilité sociale n’est pas très élevée.

La création et le maintien d’une structure d’accueil impliquent la complicité avec un réseau institutionnel local qu’on aura réussi à convaincre du bien fondé de la démarche.
En effet le manque d’empressement des hommes violents à se présenter d’eux-mêmes oblige à les " trouver" à d’autres endroits : services sociaux et éducatifs, psychiatrie, police, justice …

L’idéal est quand on peut remplacer le triangle vu précédemment par :







Ainsi quelques tentatives de collaboration entre la justice et des associations ; au sujet des conjoints violents ; ont été évoquées en particulier à Royan, Douai ou Nîmes, probablement ailleurs …
A Perpignan un protocole d’accord se met en œuvre actuellement entre le Procureur de la République, ses délégués et APEX pour amener les hommes violents en couple à suivre un programme d’aide contrainte.
Chacune des expériences citées repose sur la personnalité et la volonté du Procureur local (lorsqu’il change d’affectation les choses peuvent ne pas durer).
Cependant ces collaborations avec la justice n’apportent pas les financements nécessaires.
Pour ce qui concerne l’expérience d’ APEX à Perpignan on se référera à l’article 8 (protocole et procureur) de ce site.

Alors en conclusion, si en France la mise en place de structures d’accueil de conjoints violents est possible, elle implique de surmonter de nombreux obstacles. Par contre les pérennisations ne sont jamais assurées.

Merci de votre attention.

Notes :
1- on consultera utilement à ce propos : Germain DULAC, "intervenir auprès des clientèles masculines" théories et pratiques québécoises, AIDRAH, Montréal 1999
2- on lira une analyse tout à fait semblable à propos de l'entreprise dans : Christophe DEJOURS "souffrance en France" (la banalisation de l'injustice sociale) éditions du Seuil, Paris 1998
3- ibid
4- il n'est pas facile d'utiliser ce mot sans renvoyer aux multiples ouvrages de S. FREUD !
5- cf Pierre BOURDIEU "la domination masculine" éditions du Seuil, paris 1998
6- s'il était nécessaire d'apporter une preuve supplémentaire de la domination masculine : je me suis rendu compte que tous les auteurs cités en référence sont des hommes
7- voir entre autres Daniel DURAND "la systémique", que sais-je n° 795, PUF
8- voir également Luc BOLTANSKI "la souffrance à distance" éditions Métaillé, paris, 1993
9- cf Christian MOUHANNA et Jérôme FENET "peur sur les villes" PUF 2005
10- Christophe DEJOURS dans l'ouvrage déjà cité écrit page 76 : le mensonge consiste à décrire la production (fabrication ou service) à partir des résultats et non à partir des activités dont ils sont issus.

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Dernière modification le : 21/05/2012 @ 23:20
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